Nous sommes dans la plus petite des cabane. Didier André et Jean Paul Lefeuvre, que le public du Salzburger Winterfest connaît depuis « Le Jardin", n’ont pas besoin de plus de 8m3. C’est également le titre de la "double soirée" qui a été présenté jeudi soir dans les coulisses du grand chapiteau du Winterfest.
Il s’agit de 2 pièces pour artistes solitaires. L’un rêve de la chance perdue du grand jongleur qu’il a été. Sa partenaire l’a quitté après l’échec de leur duo de jonglage, et depuis il regarde cette vidéo en boucle sur une vieille télé. De ses souvenirs surgissent de manière impromptue toute une série de petits moments de magie et d’illusion. Nul besoin de grand apparat pour être bluffant.
Didier André a un regard qui transforme sa solitude en profonde tristesse, mais son visage peut s’émerveiller subitement. Et le voilà qui ressort une petite balle de sa poche, puis une seconde et une troisième, il joue : en toute intimité, de manière très privée, si bien qu’on se sent presque gêné de le regarder dans son minuscule espace : "scène de caravane". Sa partenaire ne reviendra pas. Mais nous, nous sommes là ! peut-être est-ce là une petite consolation.
Jean-Paul Lefeuvre plonge lui aussi de manière surprenante dans ce minuscule environnement qu’il conquiert laborieusement et consciencieusement. Cette boite scénique n’est pas du tout à la dimension de ce grand échalas. Cela ne l’empêchera d’y intégrer grâce à d’aventureuses contorsions : une longue barre, ou une petite échelle droite, sur laquelle il se balancera avec la légèreté d’un reptile. Un défi à la pesanteur et aux lois de la physique. Un emboitement judicieux de quelques cagettes lui permet de se fabriquer des ailes, qui finissent pas lui ceinturer le haut du corps. Jean Paul Lefeuvre se promène sur une corde souple comme si il flânait au bord de la route, on le voit même s’allonger sur cette corde étroite comme si il avait trouvé le plus confortable des hamacs.
Didier André et Jean-Paul Lefeuvre intègrent à leur façon et avec talent, tout en légèreté et fluidité : les images sur écran et téléviseur de manière interactive, si bien qu’on ne sait plus qui, où, comment : qui est derrière l’image, qui est dans l’image ?
Leur cirque est chargé d’illusions minimalistes. Un petit, un grand, un léger un profond spectacle intimiste – merveilleux !
We are in the smallest cabin of all. Didier André and Jean Paul Lefeuvre, who the Salzburg Winterfest audiences are familiar with, since “Le Jardin”, do not need more than 8m3. This is also the name of the “double evening” that was presented thursday in the wings of the Winterfest big top.
What we have here are two pieces of solitary art. In one show, a lonely daydreamer moves back in time to revisit the great juggler he once was. His partner left him after their failed juggling duo, and ever since, he has watched the video of the old act, over and over again, on an aging television set. Out of his memories arise, unexpectedly, a series of small moments, of magic and illusion. No need for effects, to impress.
Didier André has a look that transforms his solitude into profound sadness, but his face can also be abruptly filled with wonderment. And here he is with his hand in his pocket, he’s pulling something out, a small ball, and another, and a third one. He’s juggling, playing: so quietly and privately that we are almost embarrassed to be watching him so closely, in the tiny space: “the caravan stage”. His partner will never come back. But we are here! Maybe it’s a slight consolation.
In ways that are just as surprising, Jean-Paul Lefeuvre dives into his own minuscule world, which he proceeds to conquer laboriously and conscientiously. His stage/box is not nearly big enough for those long limbs, but that won’t stop him, and wild contortions will help him to find his way: there’s a long bar, a small straight ladder on which he will swing with all the light grace of reptile. A challenge to gravity and to the laws of physics. A clever stacking of wooden crates will allow him to build wings, which will, in the end surround his upper body completely. Jean-Paul Lefeuvre steps across a slack rope as is he were wandering across the road, and stretches out on this same slack rope as if he had found the most comfortable of hammocks.
Didier André and Jean-Paul Lefeuvre make their way with talent, lightness and shifting fluidity, from front to back, onscreen and off, so well in fact that at times we aren’t quite sure: who is in front of the screen and who is behind?
Their circus is bursting with minimalistic illusion. A small, a great, a light, a deep, an intimate show - marvellous!
Avec l'Atelier Lefeuvre & André, 90mn paraissent étonnement courtes.
C’est sans aucun doute un grand art de garder un public captivé aussi longtemps avec un équipement aussi limité. Les deux artistes y parviennent apparemment sans effort.
Kulturkritik [CH]
A la fois burlesque, poétique et virtuose… renversant de drôlerie.
Zürcher Zeitung [CH]
Tous les deux illuminent leurs "8m3" d'invention, de générosité et d'humour.
Le Dauphiné Libéré [FR]
Une heure trente de bonheur dans 8m3 !
L’Est Républicain [FR]
Et le spectateur est étonné de se rendre compte à quel point il a passé un bon moment pendant à peine deux heures emplies de charme, d'esprit et d'acrobaties.
Abendzeitung [D]
Deux petits joyaux empreints de légèreté et de finesse qui véhiculent des questionnements existentiels.
Ouest France [FR]
Cette pièce est composée de surprises silencieuses, et, tout comme les autres spectacles de Lefeuvre et André, on y trouve plein de poésie, un slapstick légèrement mélancolique.
Salzburger Nachrichten [A]
8m3 est plein de charme et d’humour et on ne voit pas passer le temps.
Bezirksblätter Salzburg [A]
With l’Atelier Lefeuvre & André, 90 minutes pass too quickly. It is without a doubt sign of great artists, the capacity to retain the audience’s attention so long with such limited equipment. These two manage effortlessly.
Kulturkritik [CH]
A mix of poetry, skill and burlesque art...hilarious
Zürcher Zeitung [CH]
Both of them light up their “8m3” with inventiveness, generosity and humor.
Le Dauphiné Libéré [FR]
An hour and a half of happiness in 8m3!
L’Est Républicain [FR]
And the spectator is astonished to realize what a wonderful time he had during those two hours, filled with charm, spirit and acrobatics.
Abendzeitung [D]
Two small gem s imbued with lightness and delicacy that carry with them the most basic questions of our existence.
Ouest France [FR]
This piece is composed of surprising silences, and, like all other shows by Lefeuvre & André, of poetry and a slight, melancholy slapstick.
Salzburger Nachrichten [A]
8m3 is full of charm and humor, two hours pass in the blink of an eye.
Bezirksblätter Salzburg [A]